L’industrie automobile se prépare au développement durable à grande vitesse

Les secteurs de la mobilité et de l’automobile ont été gravement touchés par un niveau croissant d’instabilité géopolitique et par l’éclatement de crises imprévues. La pénurie de semi-conducteurs a entraîné une baisse significative de la production mondiale de véhicules, en perturbant les entreprises et les chaînes d’approvisionnement mondiales d’une manière sans précédent. De nombreux facteurs, tels que les pénuries d’énergie, les fermetures liées aux pandémies et l’inflation provoquée par les conflits, contribuent à accroître la volatilité des prix et les risques liés à l’approvisionnement.

Les défis liés à la résilience des industries de la mobilité et de l’automobile deviennent de plus en plus complexes, notamment face aux efforts de décarbonisation des entreprises engagés dans la réalisation de l’objectif d’émissions nettes nulles. Compte tenu de la transformation en cours de la chaîne d’approvisionnement dans ces secteurs, cette tâche est particulièrement ardue. Bien que la réduction des émissions de gaz à effet de serre soit importante, l’industrie automobile peut également contribuer à d’autres objectifs de développement durable.

Le développement durable dans l’industrie automobile

L’industrie automobile est à la croisée des chemins, confrontée aux nouvelles exigences des consommateurs et à un paysage technologique en constante évolution. Pour rester compétitif et obtenir un succès à long terme, les stratégies d’innovation, l’image de marque, l’efficacité globale et une main-d’œuvre motivée sont essentielles. La recherche et le développement sont une composante essentielle de l’industrie, comme en témoigne l’importance des investissements dans ce domaine. L’émergence de grandes tendances telles que la construction légère, la connectivité, la conduite automatisée, les services de mobilité et la réduction des émissions a changé à jamais le paysage de l’industrie.

Pour l’industrie automobile, la nécessité de la durabilité n’est pas un concept inconnu, et de plus en plus de scientifiques se penchent sur cette question cruciale. Selon de nombreuses recherches, plusieurs constructeurs automobiles affirment lancer des initiatives environnementales, mais celles-ci restent vagues et nécessitent une définition plus précise. Il existe également une préoccupation quant à l’importance prédominante accordée aux aspects écologiques, laissant dans l’ombre les indicateurs de performance sociale et économique. De toute évidence, pour relever le défi de la durabilité, une approche plus large que les seules considérations écologiques est nécessaire.

Depuis longtemps, l’industrie automobile est critiquée pour son impact négatif sur l’environnement, mais une récente analyse a fait naître l’espoir d’un développement durable. Plusieurs scientifiques ont analysé un modèle d’entreprise durable qui intègre les dimensions économique, environnementale et sociale de la durabilité. Selon l’étude, les performances en matière de durabilité dans la chaîne d’approvisionnement automobile se sont considérablement améliorées au cours de la dernière décennie. La conclusion principale de l’étude est l’importance d’une approche globale des processus, depuis la conception du produit jusqu’à la production en série, pour parvenir à une gestion durable.

Plusieurs scientifiques évaluent le potentiel de durabilité des différents matériaux utilisés dans l’industrie automobile, outre les dimensions économique, environnementale et sociale de la durabilité. En matière de biocomposites, certains se concentrent sur leur utilisation dans les tableaux de bord, tandis que d’autres étudient l’efficacité des fibres naturelles. De plus, il existe également une analyse du comportement des automobilistes à l’égard des matériaux durables utilisés dans l’habitacle des voitures. Plus précisément, ces chercheurs examinent le degré d’acceptation par les clients d’un supplément de prix pour des matériaux renouvelables.

Les préoccupations relatives à l’impact environnemental de l’industrie automobile s’étant intensifiées, le débat sur la durabilité ne cesse de rebondir. Cependant, l’accent a été mis principalement sur les composants mécaniques des véhicules et moins sur le secteur de l’aménagement intérieur. Bien que certains articles se soient penchés sur la conception d’intérieurs durables, la majorité d’entre eux se sont concentrés sur l’avancement de la technologie et de l’ingénierie. En outre, certains auteurs ont analysé l’importance de la durabilité en tant qu’exigence du client, mais ont également négligé l’importance de l’intérieur des véhicules.

La durabilité comme moyen d’accélérer la transition vers des émissions nettes nulles

Le chemin vers une industrie automobile plus durable n’est pas simple. En l’absence d’une vision claire et unifiée des actifs de durabilité, l’industrie est confrontée à une grande confusion qui ne fait qu’entraver les progrès. Pour cette raison, la création d’une mesure de l’empreinte de durabilité liée à la mobilité constitue un élément essentiel. Il s’agit d’un outil de navigation inestimable qui permet d’accélérer la transition vers l’objectif « zéro énergie nette ». Grâce à elle, les acteurs de l’industrie sont capable d’identifier les possibilités de collaboration non concurrentielle et définir les domaines prioritaires. L’aménagement utilitaire est aussi une piste à surveiller pour les utilitaires professionnels.

La mise en place d’une coordination public-privé pour assurer la transparence de la chaîne de valeur de l’industrie automobile

Les véhicules modernes sont constitués de nombreux composants qui peuvent être utilisés depuis les matières premières jusqu’à l’élimination en fin de vie dans le monde d’aujourd’hui. Dans ce système complexe, une vision complète de la chaîne de valeur est un défi à relever. Les réglementations, les outils, les normes et les initiatives de collaboration en matière de développement durable sont de plus en plus nombreux, ce qui complique encore les choses. Les secteurs privé et public ont un rôle de collaboration à jouer dans l’évaluation et la résolution de problèmes, tandis que le progrès s’oriente vers un avenir sans émissions.

Pour une gestion efficace des risques dans les chaînes de valeur, une certaine transparence et le partage d’informations appropriées avec des partenaires de confiance sont indispensables. Les risques peuvent ainsi être identifiés à un stade précoce et des stratégies d’atténuation efficaces peuvent être élaborées en collaboration. Le secteur mondial de la mobilité reconnaît l’importance de collaborer avec les gouvernements dans le cadre de discussions productives entre le secteur public et le secteur privé. Il s’agit de partage d’informations qui profitent à toutes les parties prenantes dans les domaines de l’automobile et de la mobilité, en dehors de tout agenda concurrentiel.

La boîte à outils a été élaborée afin d’accroître la transparence de la chaîne de valeur et de promouvoir la résilience

La transparence est actuellement devenue un facteur essentiel pour renforcer les principales chaînes de valeur de l’industrie automobile, en particulier dans le domaine de la production de semi-conducteurs et de batteries. Pour répondre à ce besoin, une boîte à outils complète a été développée pour améliorer la transparence de l’équilibre entre l’offre et la demande et la consolidation régionale. Grâce à cela, une identification précoce de la demande et de l’offre devient possible, ainsi que la mise en place d’un système de gestion de la demande. La mise en place de ce kit permet d’identifier rapidement les futures perturbations de la chaîne de valeur, qui permet à son tour de prendre des mesures préventives pour relever les défis de la résilience. En outre, les efforts déployés pour atteindre les objectifs de durabilité sont renforcés. De toute évidence, cette boîte à outils constitue une ressource inestimable pour les acteurs de l’industrie qui cherchent à construire des chaînes de valeur résilientes et durables.